Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/164

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15 Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation[1], annoncée par le prophète Daniel, présente dans le lieu saint, — que celui qui lit, entende[2], — alors que ceux qui sont dans la Judée s’enfuient sur les montagnes ; et que celui qui est sur le toit ne descende pas pour emporter quelque chose de sa maison[3] ; et que celui qui est dans les champs ne revienne pas pour prendre son manteau. Mais malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là[4] ! Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni le jour du sabbat[5] ; car alors la tribulation sera si grande, que depuis le commencement du monde jusqu’ici, il n’y en a point eu de semblable, et qu’il n’y en aura jamais. Et si ces jours n’avaient été abrégés, nulle chair ne serait sauvée ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés[6].

23 Si quelqu’un vous dit alors : Le Christ est ici, ou il est là, ne le croyez point. Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes, et ils feront de grands prodiges et des choses extraordinaires, jusqu’à sé-

  1. C’est-à-dire une horrible abomination. Cette abomination, c’est le siège de Jérusalem par les Gentils, l’apparition des aigles romaines et des images des faux dieux dans son enceinte, et les crimes dont les Juifs eux-mêmes se rendirent coupables pendant le siège (Dan. ix, 26, 27).
  2. Cette réflexion paraît être de l’Évangéliste, attirant l’attention sur une catastrophe prochaine.
  3. Mais qu’il s’échappe par l’escalier qui conduit directement dans la rue, ou bien qu’il fuie de toit en toit jusqu’aux murs de la ville.
  4. Parce qu’elles ne pourront fuir que difficilement.
  5. Alors qu’une longue marche est difficile ou défendue. Les Juifs regardaient comme une faute de parcourir plus de deux mille coudées le jour du sabbat (Exod. xvi, 29 ; Jérém. xvii, 22).
  6. Ces jours, c’est-à-dire, l’occupation de la Judée et le siége de Jérusalem par les Romains ; nulle chair, c’est-à-dire aucun Juif ; des élus, c’est-à-dire, des chrétiens déjà sortis, ou qui doivent sortir de la race juive.