Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/168

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devant de l’époux et de l’épouse. Cinq d’entre elles étaient folles[1], et cinq étaient sages. Les cinq folles, ayant pris leurs lampes, ne se pourvurent point d’huile ; les sages, au contraire, prirent de l’huile dans leurs vases avec leurs lampes. Or, l’époux tardant à venir, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Mais au milieu de la nuit un cri s’éleva : Voici l’époux qui vient, allez au-devant de lui. Alors toutes ces vierges se levèrent et préparèrent leurs lampes. Et les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Les sages répondirent : Nous craignons qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt à ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. Mais, pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux vint, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Enfin les autres vierges vinrent aussi, disant : Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous. Il leur répondit : En vérité, je vous le dis, je ne vous connais point. Veillez donc, parce que vous ne savez ni le jour, ni l’heure[2].

    qu’il faut se préparer par la vigilance et la pratique des bonnes œuvres à la mort et au jugement.

    Pour bien comprendre la première, il faut connaître les usages suivis dans les noces parmi les Israélites. L’époux, suivi de ses compagnons, appelés les amis ou les fils de l’époux, allait vers le soir chercher l’épouse à la maison de son père. Celle-ci était environnée de ses compagnes, lesquelles, lorsque l’époux approchait, allaient à sa rencontre, et le conduisaient à l’épouse qui était restée en arrière. Puis le cortége se mettait en marche, à la lueur des lampes que les jeunes filles et les jeunes gens portaient fixées au bout de bâtons, soit pour éclairer la route, soit comme un symbole de l’éclat que répand autour de soi l’innocence et la pureté du cœur. On célébrait alors le repas des noces dans la maison et aux frais du fiancé.

  1. Imprévoyantes.
  2. L’époux, c’est J.-C. ; l’épouse, c’est l’Église ; les vierges, ce sont tous les fidèles ; l’huile, c’est la charité et les bonnes œuvres ; l’arrivée de l’époux, c’est la mort ou le jugement.