Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/169

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14 C’est comme un homme[1] qui, partant pour un long voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens. À l’un il donna cinq talents[2], à un autre deux, à un autre un, selon la capacité de chacun, et aussitôt il partit. Celui qui avait reçu cinq talents, s’en étant allé, les fit valoir, et en gagna cinq autres. De la même manière celui qui en avait reçu deux en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un, s’en alla creuser la terre, et y cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs étant revenu, leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha et lui en présenta cinq autres, en disant : Seigneur, vous m’aviez remis cinq talents ; en voici de plus cinq autres que j’ai gagnés. Son maître lui dit : Bien, serviteur bon et fidèle ; parce que vous avez été fidèle en peu de choses, je vous établirai sur beaucoup : entrez dans la joie de votre seigneur. Celui qui avait reçu deux talents, vint aussi, et dit : Seigneur, vous m’aviez remis deux talents, en voici deux autres que j’ai gagnés. Son maître lui répondit : Bien, serviteur bon et fidèle ; parce que vous avez été fidèle en peu de choses, je vous établirai sur beaucoup. S’approchant à son tour, celui qui n’avait reçu qu’un talent, dit : Seigneur, je sais que vous êtes un homme dur ; vous moissonnez où vous n’avez pas semé, et recueillez où vous n’avez pas vanné. Craignant donc, je m’en suis allé, et j’ai caché votre talent dans la terre ; le voici, je vous rends ce qui est à vous. Son maître lui répondit : Serviteur mauvais et paresseux, vous saviez que je moissonne où je n’ai

  1. Car, au jour du jugement (particulier ou général), j’en agirai comme fait un homme, etc.
  2. Le talent attique valait 5600 francs.