Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/194

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trouve pas dans le célèbre manuscrit du Vatican. Mais, en faveur de son authenticité, nous avons la majeure partie de nos meilleurs manuscrits et la plupart des versions antiques antérieures aux manuscrits les plus anciens, la version Italique, la Peschito commune et la Peschito plus ancienne dont M. Cureton a retrouvé et publié des fragments considérables ; nous avons l’autorité de saint Irénée qui cite le verset 19[1]. En outre, dit M. Wallon, si l’on rejette les versets dont il s’agit, il faut terminer l’Évangile à ces mots : Car elles craignaient, et ce serait assurément chose bien singulière qu’un livre finissant sur un car. Enfin, M. Reithmayr a donné des raisons très-vraisemblables pour expliquer l’omission de ce passage dans certains manuscrits : on commença par l’écarter de la lecture publique dans certaines églises, soit parce que quelques-uns le croyaient, par erreur, opposé à saint Matthieu sur le moment de la résurrection, soit plutôt à cause de la différence d’usages dans la célébration de la fête de Pâques, les chrétiens d’Alexandrie terminant le jeûne quadragésimal au milieu de la nuit du samedi saint au dimanche, et ceux de Rome le dimanche matin seulement[2]. Omis en certains lieux dans la lecture ecclésiastique, ce fragment dut l’être aussi par plusieurs copistes.

  1. Adv. Hæres. III, xi, 6.
  2. Voy. Marc, xvi, 9.