Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/217

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mit à enseigner dans la synagogue ; et beaucoup de ceux qui l’entendaient, admirant sa doctrine, disaient : D’où lui viennent toutes ces choses ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et d’où vient que tant de merveilles se font par ses mains ? N’est-ce pas là le charpentier[1], fils de Marie, frère de Jacques, de Joseph, de Jude et de Simon[2] ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? Et ils se scandalisaient de lui. Jésus leur dit : Un prophète n’est sans honneur que dans sa patrie, dans sa maison, et dans sa famille. Et il ne put faire là aucun miracle[3], si ce n’est qu’il guérit quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonnait de leur incrédulité[4] ; il allait cependant enseigner dans les villes d’alentour.

7 Alors, appelant les Douze, Jésus commença à les envoyer deux à deux, et il leur donna puissance sur les esprits impurs. Il leur commanda de ne rien porter en chemin qu’un bâton seulement[5], ni sac, ni

    tiel, il est vrai, et capital dans les desseins de Dieu, mais que beaucoup pouvaient ignorer ou avoir oublié après un si long temps. Cette manière de parler n’exclut donc en aucune façon la naissance de Jésus à Bethléem, racontée par saint Matthieu, clairement indiquée par saint Luc (iv, 16), et supposée par saint Jean (vii, 42). Lorsque l’empereur Adrien, né quarante-trois ans après la mort de Jésus-Christ, voulut profaner le berceau du Dieu des Chrétiens, ce ne fut pas à Nazareth, mais à Bethléem, qu’il fit construire un sanctuaire d’Adonis, sur l’emplacement même de la grotte sacrée, — Ce qui suit (1-16) arriva dans les premiers mois de l’an 28 de l’ère vulgaire.

  1. Notre-Seigneur lui-même exerça cette profession jusqu’à l’âge de trente ans.
  2. Voyez Frères de Jésus dans le Vocabulaire.
  3. Non que Jésus manquât de puissance mais parce que les habitants de Nazareth manquaient de foi. Deux choses, en effet, dit très-bien Victor d’Antioche, sont nécessaires à la perpétration du miracle : la puissance dans celui qui l’opère, et la foi dans celui qui en est l’objet ; l’absence de l’un de ces deux éléments paralyse l’autre.
  4. Ce que raconte saint Luc chap. iv, 22, s’était passé un an auparavant. Voy. ibid. 28, 29.
  5. Saint Matthieu et saint Luc : Ni bâton. Plusieurs explications