Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/309

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ques-uns de ses amis lui dire : Seigneur, ne prenez pas tant de peine, car je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit. C’est pourquoi je ne me suis pas jugé digne de venir à vous ; mais dites une parole, et mon serviteur sera guéri. Car moi, qui suis sous la puissance d’un autre, j’ai des soldats sous moi, et je dis à l’un : Va, et il va ; à un autre : Viens, et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela, et il le fait. Ce qu’ayant entendu, Jésus fut dans l’admiration, et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit : Je vous le dis en vérité, en Israël même je n’ai pas trouvé une si grande foi. De retour à la maison, ceux que le centurion avait envoyés, trouvèrent le serviteur qui avait été malade, guéri.

11 Il s’en alla ensuite en une ville appelée Naïm[1], suivi de ses disciples et d’une grande foule de peuple. Comme il approchait de la porte de la ville, il se trouva qu’on portait en terre un mort, fils unique de sa mère ; et celle-ci était veuve, et beaucoup de gens de la ville l’accompagnaient. Le Seigneur l’ayant vue, fut touché de compassion pour elle, et lui dit : Ne pleurez point. Et il s’approcha et toucha le cercueil[2] (ceux qui le portaient s’arrêtèrent), et dit : Jeune homme, je te le commande, lève-toi. Aussitôt le mort se leva sur son séant, et commença à parler, et Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu en disant : Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Et le bruit de ce prodige

  1. Ville de Galilée, sur le torrent de Cisson, près du mont Thabor. Ce n’est plus aujourd’hui qu’un misérable village, non loin de Naplouse, mais qui a conservé son nom primitif.
  2. Les cercueils, chez les Juifs, n’étaient point fermés.