Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/347

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vais les essayer ; je vous prie de m’excuser. Et un autre dit : J’ai pris une femme, et c’est pourquoi je ne puis venir. Le serviteur étant revenu, rapporta tout ceci à son maître. Alors le père de famille irrité dit à son serviteur : Allez vite dans les places et les rues de la ville, et amenez ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. A son retour, le serviteur dit : Seigneur, il a été fait comme vous l’avez commandé, et il y a encore de la place. Le maître dit au serviteur : Allez dans les chemins et le long des haies, et pressez d’entrer, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui étaient conviés ne goûtera de mon souper[1].

25 Une grande foule de peuple marchant avec lui[2], il se retourna vers eux et leur dit : Si quelqu’un vient à moi et ne hait pas son père et sa mère, sa femme et ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple[3]. Et celui

  1. L’homme, c’est Dieu (Jésus-Christ) ; le festin, c’est l’Église même de Jésus-Christ ; le serviteur qui est envoyé, ce sont les prédicateurs de l’Évangile ; les premiers invités sont les Juifs, les derniers invités sont les Samaritains et les païens. Allioli. « Cela regardait les Juifs, mais cela nous regarde aussi, dit Bossuet. Nous sommes à présent les invités, et nous devons apprendre ce qui empêche les hommes de venir à ce céleste festin. La cause la plus générale, c’est l’occupation et, pour ainsi dire, l’enchantement des affaires du monde. » Les saints Pères font encore l’application de cette parabole au banquet de la sainte Eucharistie, dédaigné par les hommes orgueilleux et sensuels ; mais recherché avidement par les petits et les humbles. Allioli.
  2. Sans doute au sortir de la maison du Pharisien (vers. 1).
  3. Haïr est mis ici pour aimer moins, comme Notre-Seigneur l’explique lui-même (Matth. x, 37). Liaison : C’est un grand bonheur que d’avoir part au festin du royaume de Dieu (aux biens spirituels qui sont dans l’Église, et ensuite à la gloire du ciel) ; mais pour être mon disciple, il faut beaucoup de renoncement et de mortification ; qu’on y réfléchisse bien avant de s’y engager, car il serait honteux d’abandonner ma doctrine après l’avoir embrassée, de devenir un sel affadi (vers. 34).