Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/370

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27 Quelques-uns des Sadducéens, qui nient la résurrection, s’approchèrent alors et l’interrogèrent : Maître, lui dirent-ils, Moïse a écrit pour nous cette Loi : Si un homme, ayant une femme, meurt sans laisser d’enfants, que son frère prenne sa femme, et suscite des enfants à son frère. Or, il y avait sept frères ; le premier prit une femme et mourut sans enfants. Le second prit sa femme, et mourut aussi sans enfants. Le troisième la prit ensuite, et de même tous les sept, et ils moururent sans laisser d’enfants. Enfin, après eux tous, la femme mourut aussi. Duquel donc, au temps de la résurrection, sera-t-elle la femme, car elle l’a été de tous les sept ? Jésus leur dit : Les enfants de ce siècle se marient et sont donnés en mariage : mais ceux qui sont trouvés dignes du siècle à venir et de la résurrection des morts[1], ne se marieront point et n’épouseront point de femme ; car ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront égaux aux anges et enfants de Dieu, étant enfants de la résurrection. Et que les morts ressuscitent, Moïse lui-même l’a marqué dans le récit du Buisson[2], lorsqu’il nomme le Seigneur : « Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. » Or Dieu n’est point le Dieu des morts, mais des vivants ; car tous sont vivants devant lui[3].

  1. Il s’agit de la résurrection glorieuse, comme en beaucoup d’autres endroits.
  2. Exod. iii, 6.
  3. « Jésus-Christ nous fait voir que si Dieu prend pour son titre éternel le nom de Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, c’est à cause que ces saints hommes sont toujours vivants devant lui. Dieu n’est pas le Dieu des morts, il n’est pas digne de lui, de ne faire, comme les hommes, qu’accompagner ses amis jusqu’au tombeau sans leur laisser au delà aucune espérance ; et ce lui serait une honte de se dire avec tant de force le Dieu d’Abraham, s’il n’avait fondé dans le ciel une cité éternelle, où Abraham et ses enfants pussent vivre heureux. » Bossuet. Comp. Matth. xxii, 32 ; Marc, xii, 27