Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/424

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homme envoyé de Dieu, nommé Jean[1]. Il vint en témoignage, pour rendre témoignage à la lumière[2], afin que tous crussent par lui. Il n’était pas la lumière, mais pour rendre témoignage à la lumière. Celui-là était la vraie lumière[3], qui éclaire tout homme venant en ce monde[4]. Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a point connu[5]. Il est venu dans son héritage[6], et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir d’être faits enfants de Dieu[7] ;

    pas d’accord. La même question se présentera pour les vers. 9-13.

  1. La pensée que la lumière du Verbe n’a pas été reçue rappelle à l’Évangéliste l’erreur des disciples de Jean-Baptiste, lesquels, refusant à Jésus le titre de Messie, le donnaient au Précurseur. De là cette digression (vers. 6-8) sur la mission de Jean-Baptiste.
  2. Au Verbe.
  3. Celui-là, le Verbe. Ce verset se rattache au vers. 4 et le rappelle, de même que le vers. 10 rappelle le vers. 5. Vraie n’est pas opposée à fausse ; ce mot signifie ici originelle, absolue, indépendante, non empruntée à une autre, par opposition à la lumière empruntée, puisée au foyer du Verbe, qui brilla dans certains sages du paganisme, dans les prophètes juifs et dans saint Jean-Baptiste.
  4. C’est-à-dire dès son entrée en ce monde, dès sa naissance. En grec le mot venant peut se rapporter à lumière, et l’on obtient ainsi un nouveau sens qui est préféré par le card. Tolet, et que ni Maldonat, ni D. Calmet, ni le P. Patrizzi ne rejettent.
  5. Le monde désigne ici les hommes pervers, attachés aux choses de la terre, et sans souci de Dieu. — Maldonat et quelques autres rapportent les vers. 10-13 aux manifestations du Verbe incarné : Comment, disent-ils, le monde aurait-il dû et pu, avant l’incarnation, connaître le Verbe ? Au contraire saint Chrysostome, saint Augustin, Ad. Maier, le P. Patrizzi, etc., pensent que jusqu’au vers. 14 il est uniquement question de l’activité du Verbe avant son incarnation ; et, avec Corn. Lapierre, ils répondent à Maldonat que saint Jean accuse le monde de n’avoir pas connu le Verbe, non comme Verbe (Fils de Dieu), mais comme Dieu créateur de l’univers (Rom. i, 19, 20).
  6. Le peuple juif (Eccli. xxiv, 5, 8, 9, 13, 15), si souvent rebelle à Moïse et aux Prophètes, et, ajoute Maldonat, hostile au Verbe incarné.
  7. Le pouvoir, l’aptitude, la faculté ; d’autres : la prérogative, l’honneur. — Dans la Bible on est fils de celui à qui l’on est uni par certains rapports, par exemple de ressemblance ; cette locution signifie donc ici : semblables à