22 Après cela, Jésus vint avec ses disciples dans la terre de Judée, et il y demeurait avec eux, et y baptisait[1]. Jean aussi baptisait à Ennon, près de Salim[2], parce qu’il y avait là beaucoup d’eau, et plusieurs y venaient se faire baptiser, car Jean n’avait pas encore été mis en prison[3]. Or, il s’éleva une question entre les disciples de Jean et les Juifs[4] touchant le baptême. Les premiers étant venus trouver Jean, lui dirent : Maître, celui qui était avec vous au delà du Jourdain, et à qui vous avez rendu témoignage, voilà qu’il baptise, et tous vont à lui. Jean répondit : L’homme ne peut rien recevoir, s’il ne lui a été donné du ciel[5]. Vous m’êtes vous-mêmes témoins que j’ai dit : Je ne suis point le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui qui a l’épouse est l’époux ; mais l’ami de l’époux, qui se tient debout et l’écoute, est rempli de joie à
- ↑ Par ses disciples. Ce baptême était-il, comme celui de saint Jean, une simple préparation au royaume de Dieu ; ou bien était-ce le sacrement de baptême, remettant les péchés et conférant la grâce ? Les SS. Pères ne sont pas d’accord, mais saint Augustin, saint Cyrille, saint Thomas, Maldonat, Corn. Lapierre, D. Calmet, Ailloli, etc., embrassent le dernier sentiment.
- ↑ Ennon, ou mieux Aenon, c’est-à-dire les fontaines, pluriel chaldéen de Ain. Eusèbe et saint Jérôme placent Salim à huit milles au sud de Scythopolis ; d’autres en Judée (comp. iv, 3), soit près de l’embouchure du Jourdain, dans l’oasis de Jéricho, soit dans les montagnes, aux environs d’Hébron (comp. Jos. xv, 32).
- ↑ Allusion manifeste à Matth. iv, 12 ; Marc, i, 14.
- ↑ Beaucoup de Pères et les meilleurs manuscrits : et un Juif, qui avait sans doute reçu le baptême de Jésus.
- ↑ Je ne puis m’arroger une dignité plus grande (la dignité de Messie) que celle que Dieu m'a donnée.
Nicodème est nommé trois fois dans l’Évangile de saint Jean : à l’occasion, 1° de cette entrevue avec Notre-Seigneur ; 2° d’une réflexion qu’il fait en faveur de Jésus dans le Sanhédrin (vii, 50) ; 3° de la sépulture donnée au Sauveur par lui et Joseph d’Arimathie (six, 39). L’Évangéliste nous montre ainsi les progrès de la foi dans ce Pharisien, qui passe du désir à la parole, de la parole à l’action. Voy. xix, 39.