Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/458

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N’est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ? Jésus leur répondit : Ne murmurez point entre vous. Nul ne peut venir à moi, si mon Père, qui m’a envoyé, ne l’attire ; et moi je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les Prophètes : « Ils seront tous enseignés de Dieu. » Quiconque a entendu le Père et appris de lui, vient à moi[1] : non que personne ait vu le Père, si ce n’est celui qui est de Dieu[2] ; lui seul a vu le Père. En vérité, en vérité, je Vous le dis[3], celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. Voici le pain descendu du ciel, pour que celui qui en mange ne meure point[4]. Je suis le pain vi-

  1. Sens des vers. 44-45. Corn. Lapierre, après S. Chrysostome : Notre-Seigneur aurait pu répondre aux Juifs : Vous ne comprenez pas ce que je vous dis, parce que vous êtes endurcis et remplis de préjugés ; mais il aime mieux les reprendre avec plus de suavité et de douceur : Personne, dit-il, n’a l’intelligence de ces choses et la foi en moi, si Dieu ne l’attire (heureux celui-là ! car, au dernier jour, je le ressusciterai pour la vie éternelle) ; or Dieu attire tous les hommes ; il est venu (vers. 45) le temps annoncé par les Prophètes (Is. liv, 12, 13), où tous seront enseignés de Dieu, éclairés et attirés par lui à la foi au Messie ; mais l’attrait de Dieu, pour être efficace, demande deux choses : qu’on entende le Père, et qu’on apprenne de lui, c’est-à-dire qu’on obéisse, qu’on se rende à ses enseignements. Donc, ô Juifs, qui avez entendu le Père vous parler par les Prophètes, par Jean-Baptiste et par moi, il ne vous manque plus que d’apprendre de Dieu, de vous rendre à son attrait et de venir à moi.
  2. Qui est né de Dieu. Comp. i, 14. Notre-Seigneur ajoute cela pour empêcher qu’on ne comprenne mal les derniers mots du vers, précédent, et en même temps pour montrer que c’est en lui qu’il faut croire, si l’on veut être pleinement enseigné de Dieu.
  3. Après avoir répondu aux murmures des Juifs, il revient à la pensée du vers. 40, qui elle-même se lie à celle du vers. 35.
  4. Ce qui doit s’entendre, non seulement de la mort spirituelle, de la mort de l’âme, mais aussi de la mort du corps ; car le pain eucharistique dépose dans le corps lui-même un germe d’immortalité et de résurrection glorieuse.