Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/468

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point, et où je suis[1], vous ne pouvez venir. Les Juifs dirent entre eux : Où donc ira-t-il, que nous ne le trouverons point ? Ira-t-il aux Juifs dispersés parmi les Gentils, et se fera-t-il le Docteur des Gentils[2] ? Qu’est-ce que cette parole qu’il a dite : « Vous me chercherez et ne me trouverez point, et où je suis vous ne pouvez venir ? »

37 Le dernier jour de la fête, qui en est le plus solennel, Jésus debout disait à haute voix[3] : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive[4]. Celui qui croit en moi, de son sein, comme dit l’Écriture, couleront des fleuves d’eau vive[5]. Il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui, car l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’était pas encore glorifié[6]. Parmi la

  1. Au ciel, où je suis toujours comme Dieu, et où je serai bientôt comme homme.
  2. Les Juifs regardaient les nations païennes comme indignes de recevoir les enseignements du Messie.
  3. Chacun des jours de la fête des Tabernacles, après le sacrifice du matin, un prêtre allait puiser de l’eau dans une urne d’or à la fontaine de Siloé, qui coulait au pied de la montagne du temple ; puis il l’apportait dans le parvis au son des trompettes, et la répandait sur l’autel, tandis que les autres prêtres et le peuple chantaient ces paroles d’Isaïe : « Avec joie vous puiserez de l’eau aux sources du salut, » c’est-à-dire du Sauveur. (Is. xii, 13.) La signification symbolique de cette libation était, selon quelques rabbins, de demander à Dieu des pluies abondantes ; selon d’autres, elle avait trait, soit à la doctrine bienfaisante du Messie soit à l’effusion de l’Esprit-Saint, fruit de sa venue. C’est sans doute à l’occasion de ce rit que Notre-Seigneur prononça le discours qui suit. Ad. Maier.
  4. Ma doctrine, qu’il s’abreuve de ma grâce et des dons de l’Esprit-Saint.
  5. Plusieurs prophètes ont prédit l’effusion des dons de l’Esprit Saint dans les âmes à l’époque du Messie : Is. xliv, 3 ; Joël, ii, 28 ; Ezéch. xxxvi, 25.
  6. L’union primitive du Saint-Esprit avec le genre humain ayant été rompue par le péché, ce divin Esprit ne pouvait plus être dans le genre humain comme un principe de vie, jusqu’à ce que Jésus-Christ en eût fait disparaître le péché par sa mort, et que lui-même fût glorifié dans le ciel. Le don de l’Esprit-Saint, son effusion dans les âmes devait être le fruit