Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/485

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sous le portique de Salomon[1]. Les Juifs[2] donc l’entourèrent, et lui dirent : Jusques à quand tiendrez-vous notre esprit en suspens ? Si vous êtes le Christ, dites-le-nous ouvertement. Jésus leur répondit : Je vous parle, et vous ne me croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi : mais vous ne croyez point, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis entendent ma voix ; je les connais, et elles, me suivent. Je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront pas à jamais, et nul ne les ravira d’entre mes mains. Ce que mon Père m’a donné est plus grand que toutes choses[3], et nul ne peut ravir ce qui est entre les mains de mon Père[4]. Mon Père et moi nous sommes un[5]. Alors les Juifs pri-

  1. C’était une galerie couverte, ornée de colonnes, et située dans la partie orientale du temple, le long du parvis des Gentils. Bâti par Salomon, ce portique était resté debout lors de la destruction du premier temple par Nabuchodonosor. Notre-Seigneur s’y promenait souvent dans cette saison assez rigoureuse, même à Jérusalem.
  2. Membres du Sanhédrin.
  3. Ce que le Père a donné au Fils en l’engendrant, c’est la nature divine. En grec, mon Père, qui me les a données, est plus grand, etc.
  4. Ni, par conséquent, ce qui est entre mes mains.
  5. Nous sommes indique la distinction de personnes, un, l’unité de nature et de substance. S. Augustin. — « Arius ayant enseigné que l’unité du Père et du Fils n’était qu’une unité de concorde, l’Église, au concile de Nicée, a défini comme un dogme de foi que le Fils est consubstantiel au Père, c’est-à-dire a la même substance et la même nature divine. Ce terme, qui n’était point dans l’Écriture, fut jugé nécessaire pour la bien entendre, et pour éloigner les dangereuses explications de ceux qui altéraient la simplicité de la parole de Dieu : non que l’Écriture s’explique sur ce mystère d’une manière obscure ou ambiguë ; on a voulu simplement, par ces paroles expresses, résister aux mauvaises interprétations des hérétiques, et conserver à l’Écriture ce sens naturel et primitif qui frappe tout d’abord les esprits non prévenus. » Bossuet.