Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/513

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comme je vous ai aimés. Nul ne peut avoir un plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis[1]. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appellerai plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés mes amis, parce que tout ce que j’ai entendu du Père, je vous l’ai fait connaître[2]. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis, pour que vous alliez et rapportiez du fruit, et que votre fruit demeure, en sorte que tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donne[3]. Je vous commande ceci, de vous aimer les uns les autres.

18 Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï le premier. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait[4]. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite[5] : « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. » S’ils m’ont

  1. Pour ceux qu’on aime, amis ou ennemis.
  2. Tout, avec les restrictions indiquées par le bon sens, et xiv, 23, 26 ; xvi, 12.
  3. En sorte que : le choix que j’ai fait de vous et votre dignité d’apôtres auront pour résultat que tout ce que vous demanderez, etc.
  4. « Ce n’est pas que les hommes du monde s’aiment les uns les autres : c’est tout le contraire, et tout le monde est rempli de haines et de jalousies ; mais c’est que les plaisirs et les intérêts du monde font des liaisons et des commerces agréables. Mais les disciples de Jésus-Christ n’ont rien qui plaise au monde. Le monde veut des flatteurs : on n’y vit que de complaisances mutuelles, en s’applaudissant l’un à l’autre. A quoi bon un chrétien ? Il est inutile : il n’entre ni dans nos plaisirs ni dans nos affaires, qui ne sont que fraudes ; sa vie simple et innocente est une censure de la nôtre : il faut le faire mourir, puisqu’il ne fait que troubler nos joies (Sag. ii, 12, 15, 20). Chrétiens, innocent troupeau, c’est ce qui vous fait la haine du monde ! » Bossuet.
  5. Chap. xiii, 16, quoique dans un autre sens.