Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/532

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hébreu Gabbatha[1]. C’était le jour de la Préparation de la Pâque[2], vers la sixième heure[3] ; et il dit aux Juifs : Voilà votre roi[4]. Mais eux criaient : Qu’il meure ! qu’il meure ! Crucifiez-le. Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les Princes des prêtres répondirent : Nous n’avons de roi que César[5]. Alors il le leur livra pour être crucifié[6].

17 Et ils prirent Jésus et l’emmenèrent. Et, portant sa croix, il vint au lieu nommé Calvaire, en hébreu Golgotha[7], où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate fit aussi une inscription, et la fit mettre au haut de la croix ; il y était écrit : Jésus de Nazareth, le roi des Juifs[8]. Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville, et qu’elle était écrite en hébreu, en grec et en latin[9]. Les Princes des prêtres des Juifs dirent

  1. C’était une place revêtue d’un carrelage en mosaïque, et située devant le prétoire, entre la tour Antonia et le portique occidental du temple (Josèphe, Bell. Jud. vi, 1, 8 et iii, 2). Lithostrotos signifie litt. terrain pavé en pierres, et Gabbatha, en syro-chaldaïque, éminence. C’est là que Pilate avait fait dresser son tribunal ou bima. Suétone nous apprend que César, jusque dans les camps, faisait paver en mosaïque le lieu où il plaçait son tribunal.
  2. Le vendredi qui tombait dans la semaine de Pâque.
  3. Voy. Marc, xv, 25, note.
  4. Un homme dans cet état peut-il vous inspirer la moindre crainte pour l’ordre public ?
  5. Il faut placer après ce verset Matth. xxvii, 24, 28.
  6. Non par les Juifs, mais par les soldats romains.
  7. On appelait ainsi, disent le P. Patrizzi et Schegg, une petite colline qui avait la vague apparence d’un crâne chauve, comme nous disons en français Chaumont. Berlepsch, après saint Jérôme : Golgotha, c’est-à-dire tête, ou lieu de la tête, lieu capital, où l’on exécutait les sentences de mort.
  8. Le titre de la croix se conserve encore aujourd’hui à Rome, et quoique les lettres, surtout hébraïques et grecques, en soient usées par le temps, on en peut conclure que saint Jean a rapporté exactement cette inscription dont les synoptiques n’ont donné qui le sens ou l’abrégé.
  9. Par conséquent en trois langues. Quelques-uns pensent,