Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/547

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elle-même ; tantôt les Anciens du peuple. Pour cette dernière signification, voy. Anciens du peuple à l’art. Sanhédrin.

Anne. — (Ananus dans Josèphe, Hanan selon la meilleure orthographe), fils de Seth, fut élevé au souverain sacerdoce par Quirinius, légat impérial en Syrie, l’an 7 de notre ère. Déposé l’an 14, au commencement du règne de Tibère, par le procurateur Valérius Gratus, il resta très-considéré ; on continuait à l’appeler le grand-prêtre, à le consulter dans toutes les questions graves, et ses cinq fils, sans compter son gendre Caïphe, furent tour à tour revêtus de la même dignité, honneur qu’aucune famille n’avait jamais eu, dit Josèphe. Dans un temps où, sous le régime des procurateurs romains, les pontifes se succédaient si rapidement, le vieux grand-prêtre jouissait donc d’une grande autorité : c’était lui qui menait tout le collège des prêtres, et il avait su, dans le Sanhédrin, faire prévaloir son opinion contre l’avis de ceux qui ne voulaient pas qu’on s’emparât de Jésus pendant la fête de peur d’exciter une sédition. Caïphe, son gendre, n’était entre ses mains qu’un instrument docile, et c’est sur Anne que doit peser, sans aucun doute, la plus grande responsabilité dans la condamnation de Jésus-Christ. Il était Sadducéen, secte, dit Josèphe, particulièrement dure dans ses jugements. Tous ses fils furent d’ardents persécuteurs, et le dernier, appelé aussi Anne, ou Hanan, fit mettre à mort saint Jacques, le frère du Seigneur.

Baptême de saint Jean. — Les diverses questions relatives au baptême conféré par Jean-Baptiste ont beaucoup agité, et quelques-unes mêmes partagé les SS. Pères et les théologiens. Voici les conclusions auxquelles est arrivé le P. Patrizzi dans une savante dissertation sur ce sujet. 1. Le baptême de Jean avait Dieu pour auteur (Jean, i, 33). 2. Quand un païen voulait s’établir parmi les Juifs avec le droit de cité, il recevait, outre la circoncision, un baptême, appelé baptême des prosélytes. C’était une sorte d’initiation à des droits nouveaux, un signe extérieur de son passage à une religion nouvelle. Telle était l’idée première et fondamentale du baptême de Jean. Les Juifs, dit Lightfoot, étaient persuadés qu’à l’arrivée du Messie l’ancien ordre de choses serait tout à fait changé ; les oracles mêmes des Prophètes décrivent les temps du Messie comme un monde nouveau. Tous venaient donc, confessant leurs péchés, recevoir le baptême de pénitence, comme une préparation nécessaire avant d’entrer dans « le royaume de Dieu. » 3. Ainsi, quoique plus excellent que les baptêmes antérieurs, le baptême de Jean était bien inférieur à celui de Jésus-Christ : il ne donnait ni la rémission des péchés, ni le Saint-Esprit, ni, comme parlent les Pères, la pureté parfaite, la grâce sanctifiante, l’union avec Dieu ; il conduisait, pour ainsi dire, à la porte du royaume du ciel, où le baptême de Jésus-Christ seul donnait réellement entrée.

Béelzebub, propr. Baal-Zeboub, Seigneur-mouche, c’est-à-dire qui éloigne les mouches et les insectes, véritable fléau en Orient : tel était le nom d’une divinité des Philistins spécialement honorée par les Accaronites (IV Rois, i, 2), et analogue au Zeus apomuios ou muiagros (Jupiter muscarum averruncus, Jupiter