se mirent à crier : Qu’y a-t-il entre nous et vous, Fils de Dieu ? Êtes-vous venu ici avant le temps pour nous tourmenter[1] ? Or il y avait, non loin d’eux, un nombreux troupeau de porcs qui paissaient[2]. Et les démons firent à Jésus cette prière : Si vous nous chassez d’ici, envoyez-nous dans ce troupeau de porcs[3]. Il leur dit : Allez. Et, sortant du corps des possédés, ils entrèrent dans ces pourceaux. Au même instant, tout le troupeau prenant sa course se précipita d’un endroit escarpé dans la mer, et ils périrent dans les eaux[4]. Les gardiens s’enfuirent, et ils vinrent dans la ville où ils racontèrent toutes ces choses, et ce qui était arrivé aux démoniaques[5]. Aussitôt toute la ville sortit au devant de Jésus, et dès qu’ils le virent, ils le conjurèrent de s’éloigner de leur pays.
- ↑ Les malins esprits sont tourmentés depuis le moment de leur chute, et ils sont en proie aux tourments, même hors de l’enfer. Mais tant que Satan sera le prince de ce monde, et qu’il pourra tenter les hommes et leur nuire, les esprits pervers trouveront dans cette liberté un adoucissement à leur sort, liberté qui cessera entièrement, quand, à la fin des temps, J.-C. les renfermera pour jamais dans les abîmes et régnera seul. Ils semblent craindre, dans ce passage de saint Matthieu, que Jésus ne les précipite en enfer avant que la fin des temps ne soit venue. Allioli.
- ↑ Ce troupeau appartenait à des païens, car il n’était pas permis aux Juifs de manger de la chair de porc. — Dans le grec : Il y avait, loin d’eux ; mais les mots gr. et lat. correspondant à l’adv. loin expriment souvent une faible distance. Kuinœl.
- ↑ Peut-être avaient-ils l’intention de nuire aux Géraséniens, et de les soulever contre Jésus.
- ↑ Comment, disent quelques incrédules, J.-C. a-t-il pu occasionner à ces gens-là une si grande perte ? Question aussi impertinente que celle-ci : Comment Dieu laisse-t-il se propager tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre, des maladies qui attaquent les animaux ? — Dieu ne frappe jamais qu’en père, pour ramener à lui.
- ↑ Et ce qui était, c.-à-d. notamment ce qui était, etc.