Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

9 Ne prenez ni or, ni argent, ni aucune monnaie dans vos ceintures[1], ni sac pour la route, ni deux tuniques, ni chaussure, ni bâton ; car à l’ouvrier est due sa nourriture. En quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous qui en est digne[2], et demeurez chez lui jusqu’à votre départ. En entrant dans sa maison, saluez-la en disant : Paix à cette maison[3]. Et si cette maison en est digne, votre paix viendra sur elle ; si elle n’en est pas digne, votre paix reviendra à vous[4]. Si l’on refuse de vous recevoir et d’écouter votre parole, sortez de cette maison ou de cette ville en secouant la poussière de vos pieds[5]. Je vous le dis en vérité, il y aura moins de rigueur, au jour du jugement, pour la terre de Sodome et de Gomorrhe que pour cette ville.

16 Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme des serpents[6],

  1. La ceinture, chez les Hébreux, comme celle que portent encore de nos jours certains marchands forains, était souvent disposée de manière à servir de bourse. D’autres fois la bourse était suspendue à la ceinture.
  2. C’est-à-dire qui est, par sa libéralité et ses bonnes dispositions, digne de vous recevoir, et avec vous la doctrine du salut.
  3. Le grec omet : disant : Paix à cette maison. C’était le salut ordinaire chez les Juifs ; mais, dans la bouche des Apôtres, qui apportaient la véritable paix, la réconciliation avec Dieu, cette formule exprimait une réalité.
  4. Elle sera inutile pour eux. Mais vous, ajoute saint Augustin, vous ne perdrez point le fruit de votre prédication.
  5. Les Juifs, dit Lightfoot, regardaient comme impure, non-seulement la personne même des Gentils, mais jusqu’à la poussière de leurs champs ; elle souillait ceux auxquels elle s’attachait. Par l’action symbolique qui leur est ici commandée, les Apôtres témoignaient qu’il n’y avait plus désormais rien de commun entre eux et cette ville ou cette maison et ses habitants.
  6. « Soyez prudents, non pas pour vous, vous n’avez absolument rien à craindre, mais pour les hommes qui sont en face de vous. Prenez garde ! car s’ils foulent aux pieds les choses saintes que vous annoncez et que vous apportez, s’ils vous forcent de secouer en sortant la poussière de vos pieds, ils seront plus sévèrement jugés que Sodome et Gomorrhe. Traitez-les comme