lui, afin qu’ils pussent revoir leurs chères maîtresses ; mais la chose était si délicate que dom Francisque hésitait à l’entreprendre, et se contentait de leur procurer le moyen de s’écrire.
Dom Francisque ayant passé plusieurs jours avec sa tante et ses cousines, comme il était sur le point de les quitter, la comtesse lui dit qu’elle savait qu’il était arrivé depuis peu à Cadix un ambassadeur du roi de Maroc et que si quelque chose la pressait de s’y rendre, c’était l’envie de le voir avant qu’il en partît. Il pensa aussitôt que cette occasion, bien ménagée, pouvait devenir utile à ses amis pour leur procurer le plaisir d’entretenir ses cousines. Dans cette vue, il répondit à la comtesse, qu’il connaissait déjà particulièrement les deux fils de l’ambassadeur, qu’ils avaient de l’esprit et de la politesse, et que si elle voulait lui promettre de les recevoir avec toutes les cérémonies que les personnes de leur nation exigent, il se faisait fort de les amener chez elle, parce qu’ils considéraient très-particulièrement les personnes de qualité, et qu’il ne leur parlerait pas plutôt de la sienne, qu’ils brûleraient d’impatience de lui faire leur cour. C’était une des plus grandes faiblesses de cette bonne dame, son cabinet était tout rempli de ses vieux titres, et ses armes étaient mises jusque sur la cage de son perroquet. Dom Francisque, qui la connaissait parfaitement sur cet article, ajouta aussitôt : « Vous avouerez, madame, que si les enfans de l’ambassadeur de Maroc viennent vous chercher si