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LE NAIN

au château d’acier ; le côté de la mer était le seul endroit que le Nain Jaune n’avait pas revêtu de ces formidables murs qui brûlaient tout le monde.

« Je sais fort bien, dit la sirène au roi, que Toute-Belle est au bord de la même fontaine où vous la vîtes en passant ; mais comme vous aurez des ennemis à combattre avant que d’y arriver, voici une épée avec laquelle vous pouvez tout entreprendre et affronter les plus grands périls, pourvu que vous ne la laissiez pas tomber. Adieu, je vais me retirer sous le rocher que vous voyez ; si vous avez besoin de moi pour vous conduire plus loin avec votre chère princesse, je ne vous manquerai pas, car la reine sa mère est ma meilleure amie, et c’est pour la servir que je suis venue vous chercher. » En achevant ces mots, elle donna au roi une épée faite d’un seul diamant ; les rayons du soleil brillent moins ; il en comprit toute l’utilité, et ne pouvant trouver des termes assez forts pour lui marquer sa reconnaissance, il la pria d’y vouloir suppléer, en imaginant ce qu’un cœur bien fait. est capable de ressentir pour de si grandes obligations.

Il faut dire quelque chose de la fée du Désert. Comme elle ne vit point revenir son aimable amant, elle se hâta de l’aller chercher : elle fut sur le rivage avec cent filles de sa suite, toutes chargées de présens magnifiques pour le roi. Les unes portaient de grandes corbeilles remplies de diamans les autres des vases d’or d’un tra-