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Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/337

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VERT.

et que vous en partageassiez la peine avec moi ; mais si vous pouvez vous empêcher de suivre les mauvais conseils qu’on vous donnera, vous aurez la satisfaction de me trouver selon votre cœur, et de retrouver en même temps la merveilleuse beauté que la méchante Magotine vous a ôtée. » La princesse, ravie de cette nouvelle espérance, fit mille sermens à son époux de n’avoir aucune curiosité contraire à ses désirs ; ainsi les noces s’achevèrent sans bruit et sans éclat, le cœur et l’esprit n’y trouvèrent pas moins leur compte.

Comme tous les pagodes cherchaient avec empressement à divertir leur nouvelle reine, il y en eut un qui lui apporta l’histoire de Psyché, qu’un auteur des plus à la mode venait de mettre en beau langage ; elle y trouva beaucoup de choses qui avaient du rapport à son aventure, et il lui prit une si violente envie de voir chez elle son père et sa mère, avec sa sœur et son beau-frère, que quelque chose au monde que pût lui dire le roi rien ne fut capable de lui ôter cette fantaisie. « Le livre que vous lisez, ajouta-t-il, vous peut faire connaître dans quels malheurs Psyché tomba : hé ! de grâce, profitez-en pour les éviter. » Elle promit plus qu’il ne lui demandait ; enfin un vaisseau chargé de pagodes et de présens magnifiques, fut dépêché avec des lettres de la reine Laidronette à la reine sa mère. Elle la conjurait de la venir voir dans son royaume, et les pagodes eurent pour cette fois