Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/510

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
496
LA CHATTE

ment. Le mariage fut célébré aussitôt, aussi-bien que celui des deux princes ; de sorte que toute la cour passa plusieurs mois dans les divertissemens et les plaisirs. Chacun ensuite partit pour aller gouverner ses états ; la belle Chatte Blanche s’y est immortalisée, autant par ses bontés et ses libéralités, que par son rare mérite et sa beauté.

Ce jeune prince fut heureux
De trouver en sa Chatte une auguste princesse,
Digne de recevoir son encens et ses vœux,
Et prête à partager ses soins et sa tendresse.
Quand deux yeux enchanteurs veulent se faire aimer,
On fait bien peu de résistance,
Surtout quand la reconnaissance
Aide encore à nous enflammer.
Tairai-je cette mère, et cette folle envie
Qui fit à Chatte Blanche éprouver tant d’ennuis ;
Pour goûter de funestes fruits ?
Au pouvoir d’une fée elle la sacrifie.
Mères qui possédez des objets pleins d’appas,
Détestez sa conduite et ne l’imitez pas.