Aller au contenu

Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/620

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

elle qui était cause de l’éloignement de Chéri, qu’elle lui avait témoigné un désir extrême d’avoir l’Eau qui danse de la Forêt Lumineuse, que sans doute il en avait pris le chemin. À ces nouvelles, ils résolurent d’envoyer après lui plusieurs personnes, et elle les chargea de lui dire qu’elle le conjurait de revenir.

Cependant la méchante Feintise était fort intriguée pour savoir l’effet de son conseil : lorsqu’elle apprit que Chéri était déjà en campagne, elle en eut une sensible joie, ne doutant pas qu’il ne fit plus de diligence que ceux qui le suivaient, et qu’il ne lui arrivât malheur : elle courut au palais toute fière de cette espérance : elle rendit compte à la reine mère de ce qui s’était passé : « J’avoue, madame, lui dit-elle, que je ne puis douter que ce ne soient les trois princes et leur sœur : ils ont des étoiles sur le front ; des chaînes d’or au cou : leurs cheveux sont d’une beauté ravissante : il cri tombe à tous moments des pierreries ; j’en ai même vu à la princesse que j’avais mises sur son berceau, dont elle se pare, quoiqu’elles ne vaillent pas celles qui tombent de ses cheveux : de sorte qu’il ne m’est pas permis de douter de leur retour, malgré les soins que je croyais avoir pris pour l’empêcher. Mais, madame, je vous en délivrerai, et comme c’est le seul moyen qui me reste de réparer ma faute, je vous supplie seulement de m’accorder du temps : voilà déjà un des princes qui est parti pour aller chercher l’Eau qui danse, il périra sans doute