Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/641

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perles qui étaient tombées de ses cheveux, et prenant congé de lui, il continua son voyage.

Enfin au lever de l’aurore il aperçut le rocher, fort haut et fort escarpé, et sur le sommet l’Oiseau qui parlait comme un oracle, disant des choses admirables : il comprit qu’avec un peu d’adresse il était aisé de l’attraper, car il ne paraissait point farouche : il allait et venait, sautant légèrement d’une pointe sur l’autre. Le prince descendit de cheval et montant sans bruit malgré l’âpreté de ce mont, il se promettait le plaisir d’en faire un sensible à Belle Étoile-, il se voyait si proche de l’Oiseau Vert qu’il croyait le prendre, lorsque le rocher s’ouvrant tout d’un coup, il tomba dans une spacieuse salle, aussi immobile qu’une statue : il ne pouvait ni remuer ni se plaindre de sa déplorable aventure. Trois cents chevaliers qui l’avaient tentée comme lui étaient au même état ; ils s’entre-regardaient ; c’était la seule chose qui leur était permise.

Le temps semblait si long à Belle Étoile, que ne voyant point revenir son Chéri, elle tomba dangereusement malade. Les médecins connurent bien qu’elle était dévorée par une profonde mélancolie ; ses frères l’aimaient tendrement ; ils lui parlèrent de la cause de son mal : elle leur avoua qu’elle se reprochait nuit et jour