Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/640

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marqua point qu’il voulût entreprendre ce dernier voyage.

Aussitôt qu’elle se fut retirée dans sa chambre et les princes dans les leur, il descendit en bas, tira son cheval de l’écurie, monta dessus, et partit sans en parler à personne. Cette nouvelle jeta la belle famille dans une étrange consternation. Le roi qui ne les pouvait oublier les envoya prier de venir dîner avec lui ; ils répondirent que leur frère venait de s’absenter : qu’ils ne pouvaient avoir de joie ni de repos sans lui, et qu’à son retour ils ne manqueraient pas d’aller au palais. La princesse était inconsolable, l’Eau qui danse et la Pomme qui chante n’avaient plus de charmes pour elle : sans Chéri, rien ne lui était agréable.

Le prince s’en alla, errant par le monde, il demandait à ceux qu’il rencontrait ou il pourrait trouver le Petit Oiseau Vert qui dit tout, la plupart l’ignoraient ; mais il rencontra un vénérable vieillard, qui l’avant fait entrer dans sa maison, voulut bien prendre la peine de regarder sur un globe, qui faisait une partie de son étude et de son divertissement. Il lui dit ensuite qu’il était dans un climat glacé sur la pointe d’un affreux rocher, et il lui enseigna la route qu’il devait tenir. Le prince par reconnaissance lui donna plein un petit sac de grosses