Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/645

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Dès que vous serez arrivée au rocher, au lieu de chercher le moyen d’y monter, arrêtez-vous au pied, et commencez la plus belle chanson et la plus mélodieuse que vous sachiez, l’Oiseau Vert qui dit tout vous écoutera et remarquera d’où vient cette voix ; ensuite vous feindrez de vous endormir, je resterai auprès de vous ; quand il me verra, il descendra de la pointe du rocher pour me becqueter : c’est dans ce moment que vous le pourrez prendre. »

La princesse ravie de cette espérance arriva presque aussitôt au rocher, elle reconnut les chevaux de ses frères qui broutaient l’herbe : cette vue renouvela toutes ses douleurs ; elle s’assit et pleura longtemps amèrement. Mais le Petit Oiseau Vert disait de si belles choses et si consolantes pour les malheureux, qu’il n’y avait point de cœur affligé qu’il ne réjouît ; de sorte qu’elle essuya ses larmes, et se mit à chanter si haut et si bien, que les princes au fond de leur salle enchantée eurent le plaisir de l’entendre.

Ce fut le premier moment où ils sentirent quelque espérance. Le Petit Oiseau Vert qui dit tout écoutait et regardait d’où venait cette voix ; il aperçut la princesse qui avait ôté son casque pour dormir plus commodément et la tourterelle qui voltigeait autour d’elle : à cette vue il descendit doucement et vint la becqueter, mais il ne