Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/646

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lui avait pas arraché trois plumes, qu’il était déjà pris.

« Ha ! que me voulez-vous ? lui dit-il. Que vous ai-je fait pour venir de si loin me rendre malheureux ? Accordez-moi ma liberté, je vous en conjure ; voyez ce que vous souhaitez en échange, il n’y a rien que je ne fasse.

— Je désire, lui dit Belle Étoile, que tu me rendes mes trois frères, je ne sais où ils sont : mais leurs chevaux qui paissent près de ce rocher, me font connaître que tu les retiens en quelque lieu.

— J’ai sous l’aile gauche une plume incarnate, arrachez-la, lui dit-il, servez-vous-en pour toucher le rocher. » La princesse fut diligente à ce qu’il lui avait commandé, en même temps elle vit des éclairs et elle entendit un bruit de vents et de tonnerres mêlés ensemble, qui lui firent une peur extrême ; malgré sa frayeur, elle tint toujours l’Oiseau Vert, craignant qu’il ne lui échappât : elle toucha encore le rocher avec la plume incarnate, et la troisième fois, il se fendit depuis le sommet jusqu’au pied ; elle entra d’un air victorieux dans la salle où les trois princes étaient avec beaucoup d’autres : elle courut vers Chéri ; il ne la reconnaissait point avec son habit et son casque, et puis l’enchantement n’était pas encore fini, de sorte qu’il ne pouvait ni parler ni agir. La princesse qui s’en aperçut fit de