Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/647

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nouvelles questions à l’oiseau vert, auxquelles il répondit qu’il fallait avec la plume incarnate frotter les yeux et la bouche de tous ceux qu’elle voudrait désenchanter : elle rendit ce bon office à plusieurs rois, à plusieurs souverains, et particulièrement à nos trois princes.

Touchés d’un si grand bienfait, ils se jetèrent tous à ses genoux le nommant le libérateur des rois. Elle s’aperçut alors que ses frères, trompés par son habit, ne la reconnaissaient point ; elle ôta promptement son casque, elle tendit les bras, les embrassant cent fois, et demanda aux autres princes, avec beaucoup de civilité, qui ils étaient. Chacun lui dit son aventure particulière, et tous s’offrirent à l’accompagner partout où elle voudrait aller. Elle répondit, qu’encore que les lois de la chevalerie pussent lui donner quelque droit sur la liberté qu’elle venait de leur rendre, elle ne prétendait point s’en prévaloir. Là-dessus elle se retira avec les princes, pour se rendre compte les uns aux autres, de ce qui leur était arrivé depuis leur séparation.

Le petit oiseau vert qui dit tout les interrompit, pour prier Belle-Etoile de lui accorder sa liberté ; elle chercha aussitôt la tourte- relle, afin de lui en demander avis, mais elle ne la trouva plus. Elle répondit à l’oiseau qu’il