Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/649

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Le jour étant pris pour la noce, la reine mère, priée par l’amiral Rousse, qui haïssait toujours son infortunée sœur, dit qu’elle voulait que la reine Blondine parût à la fête. Tout était préparé pour la faire grande et somptueusse, et comme le roi n’était pas fâché que les étrangers vissent sa magnificence il ordonna à son premier écuyer d’aller chez les beaux enfans les convier à venir, et lui commanda qu’en cas qu’ils ne fussent pas encore venus, il laissât de bons ordres, afin qu’on les avertit à leur retour.

Le premier écuyer les alla chercher et ne les trouva point ; mais sachant le plaisir que le roi aurait de les voir, il laissa un de ses gentilshommes pour les attendre, afin de les amener sans aucun retardement. Cet heureux jour venu, qui était celui du grand banquet, Belle-Etoile et les trois princes arrivèrent ; le gentilhomme leur apprit l’histoire du roi, comme il avait autrefois épousé une pauvre fille parfaitement belle et sage, qui avait eu le malheur d’accoucher de trois chiens ; qu’il l’avait chassée pour ne la plus voir ; que cependant il l’aimait tant qu’il avait passé quinze ans sans vouloir écouter aucunes propositions de mariage ; que la reine mère et ses sujets l’ayant fortement pressé, il s’était résolu à épouser une princesse de la cour,