Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/650

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et qu’il fallait promptement y venir, pour assister à toute la cérémonie.

En même temps Belle-Etoile prit une robe de velours couleur de rose, toute garnie de diamans brillans ; elle laissa tomber ses cheveux par grosses boucles sur ses épaules ; ils étaient renoués de rubans ; l’étoile qu’elle avait sur le front jetait beaucoup de lumière, et la chaîne d’or qui tournait autour de son cou sans qu’on la pût ôter, semblait être d’un métal plus précieux que l’or même. Enfin, jamais rien de si beau ne parut aux yeux des mortels. Ses frères n’étaient pas moins bien : entre autres, le prince Chéri avait quelque chose qui ledistinguait très-avantageusement. Ils montèrent tous quatre dans un chariot d’ébène et d’ivoire, dont le dedans était de drap d’or avec des carreaux demême, brodés de pierreries : douze chevaux blancs le traînaient : le reste de leur équipage était incompara ble. Lorsque Belle —Etoile et ses frères parurent, le roi ravi les vint recevoir avec toute sa cour au haut de l’escalier. La pomme qui chante se faisait entendre d’une manière merveilleuse ; l’eau qui danse, dansait ; et le petit oiseau qui dit tout, parlait mieux que les oracles. Ils se baisse rent tous quatre jusqu’aux genoux du roi, et lui prenant lamain, ils la baisèrent avec autant de respect que d’affection. Il les embrassa et