Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/652

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lui disant mille biens d’eux ; et malgré l’inquiétude dont elle était saisie, elle ne laissa pas de leur parler avec un air riant, et de leur jeter des regards aussi favorables que si elle les eût aimés, car la dissimulation était en usage dès ce temps-là. Le festin se passa fort gaiement, quoique le roi eût une extrême peine de voir manger sa femme avec des doguins, comme la dernière des créatures : mais ayant résolu d’avoir de la complaisance pour sa mère qui l’obligeait à se remarier, il la laissait ordonner de tout.

Sur la fin du repas, le roi adressant la parole à Belle Étoile : « Je sais, lui dit-il, que vous êtes en possession de trois trésors qui sont incomparables, je vous en félicite, et je vous prie de nous raconter ce qu’il a fallu faire pour les conquérir.

— Sire, dit-elle, je vous obéirai avec plaisir. L’on m’avait dit que l’Eau qui danse me rendrait belle, et que la Pomme qui chante me donnerait de l’esprit : j’ai souhaité de les avoir par ces deux raisons. À l’égard du Petit Oiseau Vert qui dit tout, j’en ai eu une autre. C’est que nous ne savons rien de notre fatale naissance ; nous sommes des enfants abandonnés de nos proches, qui n’en connaissons aucun. J’ai espéré que ce merveilleux Oiseau nous éclaircirait