Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/655

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que de poudre de diamants, et ne buvait que de l’eau de perles distillées. Elle le prit bien délicatement et le posa sur la Pomme, qui se tut par respect, afin de lui donner le temps Lie parler : il avait ses plumes d’une si grande délicatesse, qu’elles s’agitaient quand on fermait les yeux et qu’on les rouvrait proche de lui : elles étaient de toutes les nuances de vert que l’on peut imaginer : il s’adressa au roi, et lui demanda ce qu’il voulait savoir. « Nous souhaitons tous d’apprendre, répliqua le roi, qui est cette belle fille et ces trois cavaliers. — Ô roi, répondit l’Oiseau Vert avec une voix forte et intelligible, elle est ta fille, et deux de ces princes sont tes fils : le troisième appelé Chéri est ton neveu. » Là-dessus il raconta avec une éloquence incomparable toute l’histoire, sans négliger la moindre circonstance.

Le roi fondait en larmes, et la reine affligée, qui avait quitté son chaudron, ses os et ses chiens, s’était approchée doucement, elle pleurait de joie et d’amour pour son mari et pour ses enfants : car pouvait-elle douter de la vérité de cette histoire, quand elle leur voyait toutes les marques qui pouvaient les faire reconnaître ? Les trois princes et Belle Étoile se levèrent à la fin de leur histoire : ils vinrent se jeter aux pieds du roi ; ils embrassaient ses genoux : ils baisaient