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2 LA PRINCESSE

qu’il aimoit fort ; il avoit un fils de ſa premiere femme boſſu & louche, qui reſſentit beaucoup de chagrin, des ſecondes nôces de son pere. La qualité de fils unique, diſoit-il, me faiſoit craindre & aimer, mais ſi la jeune Reine a des enfans, mon pere qui peut diſposer de ſon Royaume, ne conſiderera pas que je fuis l’aiſné, il me desheritera en leur faveur. Il eſstoit ambitieux, plein de malice & de diſſimulation ; de ſorte que ſans témoigner fon inquiétude, il fut ſecrettement conſulter une Fée, qui paſſoit pour la plus habile qu’il y eût au monde. Dés qu’il parut elle devina ſon nom, ſa qualité, & ce qu’il luy vouloit. Prince bossu, luy dit-elle (c’eſt ainsi qu’on le nom-