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moit) vous eſtes venu trop tard, la Reine eſt groſſe d’un fils, je ne veux point luy faire de mal : mais s’il meurt ou qu’il luy arrive quelque choſe, je vous promets que je l’empeſcheray d’en avoir d’autres. Cette promeſſe consola un peu le Boſſu, il conjura la Fée de s’en ſouvenir, & prit la reſolution de joüer un mauvais tour a ſon petit frere dés qu’il feroit né. Au bout des neuf mois la Reine eut un fils le plus beau du monde, & l’on remarqua comme une choſe fort extraordinaire, qu’il avoit la figure d’une fleche empreinte ſur le bras. La Reine aimoit à tel point ſon enfant, qu’elle voulut le nourrir, dont le Prince Bossu eſtoit tres faché ; car la vigilance d’une me-