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LA CHATTE BLANCHE.

sant avec mon perroquet et mon chien, j’entendis quelque bruit. Je regardai de tous côtés, et j’aperçus un jeune cavalier qui s’était arrêté pour écouter notre conversation ; je n’en avais jamais vu qu’en peinture, de sorte que ne me défiant point du danger qui est attaché à la satisfaction de voir un objet aimable, je m’avançai pour le regarder. Il me fit une profonde révérence, et me parut très en peine de quelle manière il pourrait m’entretenir ; car il savait bien que j’étais dans le château des fées.

La nuit vint presque tout d’un coup, ou, pour parler plus juste, elle vint sans que nous nous en aperçussions ; il sonna deux ou trois fois du cor, puis il partit sans que je pusse même distinguer de quel côté il allait, tant l’obscurité était grande. Je restai très rêveuse ; je ne sentis plus le même plaisir que j’avais toujours pris à causer avec mon perroquet et mon chien.


Perroquet le remarqua ; il était fin, il ne témoigna rien de ce qui lui roulait dans la tête.

Je ne manquai pas de me lever avec le jour. Je courus à