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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE II


si je faisais une démonstration en règle ; or, au milieu d’une nombreuse compagnie réunie à table, il n’est ni juste ni bienséant qu’un même personnage garde toujours la parole.

Voilà ce que nous dit Favorinus dans ce repas, avec une élégance d’expressions, une politesse et une grâce parfaite. Quant au vent qui souffle des Gaules, qu’il appelle Circius, M. Caton, dans le troisième livre de ses Origines, l’appelle Cercius et non Circius. Il dit dans un endroit où il parle des Espagnols qui habitent en deçà de l’Èbre : « Il y a dans ce pays des mines de fer et d’argent très riches ; une montagne très élevée de sel pur dans laquelle de nouvelles couches se forment sans cesse au fur et à mesure qu’on en extrait. Là, le vent Cercius, quand on parle, vous emplit la bouche ; il renverse un homme armé, une voiture chargée. » Quant à ce que j’ai avancé plus haut avec Favorinus, que les vents Élésiens soufflent de différents côtés du ciel, je ne sais si, tout en adoptant l’opinion commune, je ne me suis pas trompé. P. Nigidius, dans le deuxième livre de son traité sur les Vents, s’exprime ainsi : « Les vents Élésiens et les vents du midi, qui soufflent annuellement, suivent le cours du soleil. » Mais il faudrait savoir quel est le sens de ces mots : secundo sole flant.