coutume, ils s'abstenaient de nommer le dieu auquel les vœux
publics étaient adressés, de peur qu'en prenant un dieu pour
un autre, ils n'enchaînassent le peuple par un culte fondé sur
une erreur. Si on violait la sainteté de ce jour, on était obligé
d'offrir une victime expiatoire; la victime était immolée au Dieu,
à la Déesse ; telle était, d'après. M. Varron, la prescription des
pontifes, parce que l'on ignorait quelle puissance, quel Dieu ou
quelle déesse ébranlait la terre. Les anciens n'ont pas recherché
avec moins d'attention la cause des éclipses de soleil et de lune.
M. Caton, si passionné pour l'étude des phénomènes de la nature,
a émis à ce sujet une opinion vague et qui annonce une certaine
indifférence ; il dit dans le quatrième livre de ses Origines : « Je ne
rapporterai pas ici tout ce qui se trouve dans les annales du grand
pontife, combien de fois il y a eu cherté de vivres, combien de fois
un nuage ou tout autre obstacle est venu intercepter la lumière
de la lune ou du soleil. » Ainsi il paraît peu soucieux de savoir et
d'apprendre aux autres les véritables causes de ce phénomène.
Ésope le Phrygien, fabuliste, a été justement mis au rang des