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AULU-GELLE


coutume, ils s'abstenaient de nommer le dieu auquel les vœux publics étaient adressés, de peur qu'en prenant un dieu pour un autre, ils n'enchaînassent le peuple par un culte fondé sur une erreur. Si on violait la sainteté de ce jour, on était obligé d'offrir une victime expiatoire; la victime était immolée au Dieu, à la Déesse ; telle était, d'après. M. Varron, la prescription des pontifes, parce que l'on ignorait quelle puissance, quel Dieu ou quelle déesse ébranlait la terre. Les anciens n'ont pas recherché avec moins d'attention la cause des éclipses de soleil et de lune. M. Caton, si passionné pour l'étude des phénomènes de la nature, a émis à ce sujet une opinion vague et qui annonce une certaine indifférence ; il dit dans le quatrième livre de ses Origines : « Je ne rapporterai pas ici tout ce qui se trouve dans les annales du grand pontife, combien de fois il y a eu cherté de vivres, combien de fois un nuage ou tout autre obstacle est venu intercepter la lumière de la lune ou du soleil. » Ainsi il paraît peu soucieux de savoir et d'apprendre aux autres les véritables causes de ce phénomène.


XXIX. Apologue intéressant d'Ésope le Phrygien.


Ésope le Phrygien, fabuliste, a été justement mis au rang des