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AULU-GELLE


XXX. Quelles observations on a faites sur le mouvement, en sens divers, que communiquent aux flots de la mer l'Auster et l'Aquilon.


Souvent on a constaté qu'il existe une différence entre les vagues formées par l'Aquilon et les autres vents du nord, et celles que soulèvent l'Auster et l'Africus. Le souffle de l'Aquilon élève les flots jusqu'aux nues, et, aussitôt que le vent se calme, ils s'affaissent, se ralentissent et disparaissent tout à fait. Il n'en est pas de même lorsque souffle l'Auster ou l'Africus; ils ont cessé de mugir, et cependant les flots sont encore amoncelés; ce n'est qu'un certain temps après la chute du vent que les eaux redeviennent tranquilles. On croit expliquer ce phénomène en disant que les vents du nord, partis des plus hautes régions du ciel, tombent sur les eaux, se précipitent dans le sein de la mer, l'agitent en la creusant, la soulèvent, non pas en poussant de côté la partie supérieure des eaux, mais en la bouleversant jusque dans ses entrailles ; ils impriment ainsi aux flots une agitation momentanée, qui ne dure que tant que leur souffle impétueux fond d'en haut sur l'abîme. Mais l'Auster et l'Africus, confinés au midi vers l'extrémité inférieure de l'axe, partant de la plus basse région, parcourent la surface de la mer en roulant les flots plutôt qu'ils