ne les soulèvent ; c'est pourquoi les eaux, n'étant pas pressées
d'en haut et forcées de s'ouvrir, mais seulement poussées et
entre-choquées avec violence, conservent quelque temps l'impulsion
reçue et s'agitent encore lorsque le vent a cessé. Cette
explication peut s'appuyer sur un vers d'Homère, qui sans doute
n'échappera pas au lecteur attentif. Voici ce qu'il dit :
« Là, le Notus pousse les flots contre les rochers. »
Au sujet de Borée, que nous appelons Aquilon, il s'exprime tout autrement :
« Et Borée qui chasse les nuages et soulève des vagues énormes. »
Homère donne à entendre que les Aquilons, qui viennent d'en haut, soulèvent les flots et creusent des gouffres où retombe la vague soulevée ; tandis que l'Auster, partant des régions inférieures, chasse les flots devant lui et les pousse en l'air par la violence de son souffle : c'est là le sens du verbe ὠθέω, qu'Homère emploie avec la même signification lorsqu'il dit : Λάαν ἄνω ωθεί,