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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE III


dans le commerce tout l'argent qu'il avait gagné au théâtre, revint à Rome dans un dénuement complet ; que pour vivre il fut obligé de tourner une meule à bras, et se loua à un boulanger. J'ai entendu dire aussi que Névius avait composé en prison les pièces intitulées le Devin et Léon. Comme il ne mettait aucun frein à la hardiesse de ses satires, et qu'à l'imitation des poètes grecs, il ne craignait pas de blesser l'amour-propre des principaux citoyens de l'État, il fut jeté en prison à Rome par l'ordre des triumvirs. La liberté lui fut rendue par les tribuns du peuple, après qu'il eut composé les deux pièces que je viens de citer, dans lesquelles il faisait amende honorable pour les railleries et pour les traits injurieux qui avaient blessé tant de citoyens.


lIV. Que P. Scipion l'Africain et d'autres personnages distingués de son siècle avaient l'habitude de se raser les joues et le menton avant d'être parvenus à la vieillesse.


En lisant l'histoire de la vie de P. Scipion l'Africain, je remarquai un passage où l'on rapportait que P. Scipion, fils de Paul, après avoir triomphé des Carthaginois et exercé les fonctions de censeur, fut cité devant le peuple par le tribun Claudius