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AULU-GELLE


membres du sénat qui ne donnaient pas leur avis de vive voix, mais qui accédaient aux suffrages de leurs collègues, en changeant de place. Mais lorsque les sénatus-consultes se faisaient par discession, séparation de l'assemblée en deux côtés, est-ce que tous les sénateurs ne changeaient pas de place pour opiner ? Voici l'explication que Gabius Bassus nous a donnée de ce mot pedarius dans ses Commentaires. Dans les premiers temps de la république, dit cet auteur, les sénateurs qui avaient été revêtus de dignités curules jouissaient du droit honorifique de venir au sénat sur un char dans lequel était un siège sur lequel ils se plaçaient. Ce siège était, pour cette raison, appelé siège curule. Les sénateurs qui n'avaient pas encore été élevés aux premières dignités se rendaient à pied au sénat, et, pour cela, on les nommait sénateurs pédaires. D'un autre côté, Marcus Varron, dans la satire Ménippée intitulée Ἱπποκύων, parle de chevaliers pédaires ; il semble désigner par la les chevaliers qui, n'ayant pas encore été choisis par les censeurs pour faire partie du sénat, ne sont pas sénateurs, mais qui, eu égard aux fonctions élevées qu'ils ont remplies, ont le droit d'entrer au sénat et de voter. Il est certain, en effet, que ceux même qui avaient exercé les magistratures curules, s'ils n'avaient pas été élus par les censeurs, n'étaient point sénateurs; que les derniers inscrits n'étaient point appelés à don-