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Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/215

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AULU-GELLE


vice diminuera-t-il son prix? quanto ob id vitium minaris erit.»

On s'est demandé si c'est une contravention à l'arrêté des édiles, de vendre un eunuque en laissant ignorer à l'acheteur que l'esclave a perdu les organes de la virilité. Labéon, dit-on, affirme que c'est un cas de rédhibition, l'esclave étant malade, morbosus ; il soutient même qu'en vertu de cet édit, on pourrait poursuivre ceux qui auraient vendu des truies stériles. Trébatius combat Labéon au sujet des femmes stériles, quand elles le sont de naissance. Labéon pense que c'est un cas de rédhibition, la femme étant malade. Trébatius lui oppose, d'après l'édit, « qu'on ne peut rompre le marché si la femme est stérile de naissance. » Mais si la santé de la femme s'est dérangée, si de ce dérangement il est résulté dans les organes une altération qui l'empêche de concevoir, elle n'est plus saine, et peut être rendue à son vendeur. L'esclave myope, luscitiosus, aussi bien que celui qui n'a pas de dents, a donné lieu à une discussion : les uns pensent qu'on peut toujours avoir recours contre le vendeur ; les autres n'admettent la rédhibition que lorsque l'infirmité serait venue à la suite d'une maladie. Selon Servius, le brèche-dents peut être rendu à son premier maître ; Labéon le nie : « Beaucoup d'hommes, dit-il.