Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
203
LES NUITS ATTIQUES, LIVRE IV


vente des esclaves, on lit : « Ayez le soin de dresser chacune de vos listes de vente de manière qu'on puisse facilement voir les maladies , les vices des esclaves ; s'assurer s'ils sont fugitifs ou vagabonds, ou s'ils sont sous le coup d'une condamnation. »

Les anciens jurisconsultes, se rendant compte de cet édit, ont examiné ce qu'il fallait entendre par esclave malade, morbosus, et par esclave vicieux, vitiosus, et quelle est la différence entre les mots vitium, vice, et morbus, maladie.

Célius Sabinus, dans son traité sur l'Édit des édiles curules, rapporte que Labéon définit ainsi ce qu'on doit entendre par maladie, morbus : « La maladie est un état du corps contre nature, et qui prive les organes de leur puissance. » Il ajoute que tantôt la maladie gagne tout le corps, tantôt une partie : le corps entier, dans la fièvre ou la phthisie ; une partie du corps, dans la cécité, la faiblesse de jambes. Le bégayement, dit-il, une difficulté pour parler, sont plutôt des vices que des maladies : c'est ainsi qu'un cheval qui mord, qui rue, n'est pas malade, mais vicieux. Sans aucun doute, le sujet malade est en même temps vicieux; mais la proposition inverse n'est pas exacte : car le sujet vicieux, vitiosus peut n'être pas malade, morbosus. C'est pourquoi, en parlant d'un homme malade , jamais on ne dira ; « De combien ce