Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/298

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II. De quelle manière, tout en reconnaissant la paissance et la nécessité du destin, Cbrysippe prouve la liberté de l'homme dans ses desseins et dans ses jugements.


Le destin, que les Grecs appellent -Ttc^pw^/w) ou sî/xapu/w), est à peu près ainsi délini par Chrysippe, le prince de la philosophie stoïcienne : « Le destin, dit-il, est Tenchaînement éternel et inévitable des choses dont la chaîne immense se déroule d'elle- même à travers la série infinie des conséquences, qui sont les anneaux dont elle est formée. » J'ai cité ici, autant que me Ta permis ma mémoire, les paroles mêmes de Chrysippe, afin que si mon interprétation paraît peu lucide, on puisse avoir recours au texte du philosophe. Dans le quatrième livre de son traité sttf la Providence, il dit : « Le destin est l'enchaînement naturel de toutes choses dérivant éternellement les unes des autres, et se succédant d'après un ordre toujours invariable dans l'immensité du temps. » Mais les chefs des autres écoles reprennent cette définition : Si Chrysippe, disent-ils, pense que tout est mû et régi par le destin, et qu'on ne peut se dérober à son action ni déranger son cours, on ne doit plus Voir et punir ayec indigna-