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Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/305

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Tavis de ceux qui pensent que putum dérive de putare, et qui pour cette raison abrègent la première syllabe de ce mot, au lieu de la prononcer longue, comme le veut Alfénus, qui fait dériver piUum de purum. Or, putare, chez les anciens, signifie ôter, couper, retrancher d'une chose ce qui est surabondant, nuisible ou étranger, et laisser ce qui est utile, ce qui ne peut causer aucun dommage. Par exemple, putare arbores et vîtes, putare rationeSj tailler les arbres et les vignes, apurer les comptes : le verbe puto, je pense, lui-même, dont nous nous servons lorsque nous émettons une opinion, ne signifie rien autre chose sinon que, dans une affaire douteuse et obscure, après avoir écarté, éloigné les fausses idées, nous conservons ce qui nous paraît vrai, juste, raisonnable. Ainsi, dans le traité carthaginois, ,1e mot putum qui accompagne argentum est employé dans le sens de exputatum, c'est-à-dire un argent affiné sans alliage, qui n'est point altéré par une matière étrangère, un argent pur de tout défaut. Au reste , on trouve purum putum , non-seulement dans le texte du traité carthaginois, mais encore dans beaucoup de livres anciens, par exemple , dans une tragédie de Q. Ennius, qui a pour litre Alexandre, et dans une satire de M. Varron, intitulée les Vieillards deux fois enfants.