Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/344

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pourvu que par la persuasion il arrivât à son but, qui était de sauver nos alliés. Et d'abord il prend fort adroitement pour exemples des prohibitions imposées, non par la nature^ non par le droit universel, mais par des lois faites pour remédier à quel- ques abus , ou pour satisfaire aux exigences du temps : telles sont celles qui déterminent les nombres des troupeaux, l'éten- due de territoire que peut posséder un citoyen, et tout autre règlement semblable. Les défenses prescrites par de telles lois doivent être respectées ; mais souhaiter qu'elles n'existent pas ne peut être considéré comme une faute. Après avoir mis en avant des désirs de cette lîature, il les mêle avec ceux que l'on ne peut honorablement ni former ni exécuter. Mais alors, de crainte que ce rapprochement ne rende évident le contraste, il a recours à une multitude d'arguments. Il ne paraît pas, sans doute, atta- cher un grand prix à l'appréciation subtile et précise des erreurs de la volonté, genre de discussion en honneur dans les écoles des philosophes; mais ce qui fait l'objet de tous ses efforts, c'est de gagner la cause des Rhodiens, dont il juge l'alliance utile à la république; c'est de les faire reconnaître innocents, ou du moins excusables. Ainsi, tantôt il soutient qu'ils n'ont pas fkit la guerre et qu'ils n'ont pas même désiré la faire ; tantôt il dit que les actions seules doivent être pesées et soumises au tribunal de la