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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE I


tume, au milieu des rangs. Ce n’est point pour se conformer à quelque loi religieuse ; mais pour que les soldats puissent, d’un pas égal et cadencé, s’avancer au combat sans rompre leurs rangs, sans se disperser ; ce qui arrive souvent aux grandes armées quand l’action s’engage. »

Les Crétois, dit-on, avaient coutume de régler leur marche, au moment de l’attaque, au son de la harpe. D’après Hérodote, Halyatte, roi de Lydie, prince livré aux mœurs efféminées et au luxe des barbares, lorsqu’il faisait la guerre aux Milésiens, se faisait accompagner d’une troupe d’hommes qui jouaient de la flûte et de la lyre ; il avait même dans son armée des joueuses de flûte, qui figuraient ordinairement dans ses orgies ; elle donnaient le signal du combat. D’après Homère, les Grecs s’avançaient au combat, non au son des lyres et des flûtes, mais dans un profond recueillement, remplis de force et de courage par le sentiment de leur commune ardeur :

Les Grecs, respirant la guerre, marchaient en silence, et brûlaient de se donner un mutuel appui.


Que signifient donc ces bruyantes clameurs que poussaient les