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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE I


Ibi occiditur mille hominum, là mille hommes furent tués. Il emploie le singulier occiditur, et non le pluriel occiduntur. Lucilius aussi, dans le troisième livre de ses Satires, a dit :


Ad portam mille, a porta est sex inde Salernum.


Il met mille est, et non mille sunt. Varron, dans le dix-septième livre des Choses humaines : — Ad Romuli initium plus mille et centum annorum est, un espace de plus de onze cents ans s’écoula avant la naissance de Romulus.

Caton, dans le premier livre des Origines : — Inde est ferme mille passum, de là il y a presque mille pas. M. Cicéron, dans la sixième Philippique : — Itane Janus medius in L. Antonii clientela est : Quis unquam in illo Jano inventus est, qui L. Antonio millenummum ferret expensum ? Ainsi donc la place de Janus est sous la protection de L. Antoine ? Qui jamais trouvera-t-on dans cette place qui eût voulu lui prêter mille sesterces ?

Dans toutes ces citations et dans beaucoup d’autres endroits, on trouve mille pris comme un nom singulier. Il ne faut pas croire, comme on le pense, que ce soit un archaïsme, une concession faite à l’élégance de la phrase : la grammaire semble exiger cette construction. En effet, mille ne répond pas au mot grec χίλιοι, mille, mais bien à χιλιάς, un milier : de même que l’on ait una χιλιάς, duae χιλιάδες, un millier, deux milliers ; de