Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/80

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varer, Laeli, nisi et hos velle putarem, et ipse cuperem, te quoque aliquam partem hujus nostri sermonis attingere : praesertim quum heri ipse dixeris te nobis etiam superfuturum. Verum, [si] id quidem fieri non potest, ne desis, omnes te rogamus, je continuerais, Lélius, si mes compagnons le voulaient, si je ne désirais moi-même t’entendre discuter quelque partie du sujet sur lequel nous nous entretenons : d’ailleurs, tu te rappelles que tu as dit hier que tu pouvais sur ce sujet en dire plus long que nous, et même plus peut-être qu’on ne voudrait en entendre. Mais jamais nous ne pourrons nous lasser d’entendre Lélius ; nous le prions tous de tenir sa parole.

Julius Paulus, un des hommes les plus érudits de notre temps, disait, avec autant de justesse que de sens, que superesse est susceptible de plusieurs acceptions, tant en latin qu’en grec. En effet, par le mot περισσὸν les Grecs désignent ou ce qui est de trop et superflu, ou ce qui est en grande quantité, en trop grande abondance. Ainsi nos ancêtres, par superesse, exprimaient tantôt le superflu, l’inutile, ce qui n’est d’aucune nécessité, comme nous le prouve le passage cité par Varron ; tantôt, comme chez Cicéron, ce qui surpasse beaucoup les autres choses, au delà de toute mesure en allant jusqu’à l’excès. Or, l’avocat qui dit superesse se ei, en parlant de son client, n’entend cette