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AULU-GELLE


locution d’aucune de ces manières. Je ne sais quel sens inconnu, inadmissible, il lui donne. On ne peut même ici s’appuyer de l’autorité de Virgile, qui a dit dans ses Géorgiques :


Primus ego in patriam mecum, modo vita supersit


Le premier, je veux amener avec moi dans ma patrie, pourvu que le ciel m’accorde assez de jours.


Car, dans cet endroit, Virgile me semble avoir altéré le sens du mot superesse, auquel il donne la signification de subsister longtemps, d’avoir une longue durée. J’aime mieux le sens que Virgile a donné à, ce même mot dans cet autre passage :


Florentisque secant herbas, fluviosque ministrant,
Farraque, ne blando nequeat superesse labori.


On fauche pour lui l’herbe tendre ; on lui sert l’eau dont il s’abreuve ; on apporte devant lui du grain, de peur qu’un travail si doux ne l’épuise.

Ici superesse signifie suffire au travail, résister a la fatigue. J’ai recherché si les anciens écrivains ont employé superesse dans le sens de rester en arrière, manquer à ce qui reste à faire. Pour exprimer cette idée, Salluste a dit superare, et non superesse.